Le charme discret moldave, et un haut niveau de technicité, au service de l’aquarelle somptueuse et magique.
« La peinture pour moi, c’est de la musique : j’essaie d’enchaîner plusieurs accords pour entendre une mélodie « .
Et avec Eugen, on utilise aussi le tableau noir! Mais ce sont les stagiaires qui en parlent le mieux :
« Faire un atelier sur le langage du paysage avec Eugen Chisnicean venu de Moldavie n’est pas de tout repos. Ça commence par une approche théorique du paysage. Après de longues explications détaillées et organisées, vous avez l’impression de franchir une porte et de voir différemment le paysage.
Son organisation dans le plan, l’explication, la perception et le cadrage sont perçus à travers une démarche intellectuelle. Sans aucun répit, l’atelier se projette à l’extérieur, sur le motif et c’est déjà des travaux pratiques : quelle est la part de ciel ? de premier plan ? Puis son crayon esquisse des chorégraphies dans l’air à quelques centimètres de la feuille avant de refaire les mêmes gestes mais cette fois-ci en laissant une trace sur le papier, quelques traits vifs évoquent la structure de l’œuvre à naître. Eugen précise bien que la réalisation du croquis est indispensable et qu’il ne doit pas avoir souci d’être un beau dessin, c’est une phase qui donne la charpente et les phrases mélodiques qui doit se terminer par l’étude des valeurs (du très clair au très foncé).
Bonjour la feuille 300 grammes coton et retracé, mais le gros du travail de sélection des lignes et la mémoire font que cela est un jeu d’enfant, et surtout la hâte de répandre la couleur, c’est parti. L’atelier est silencieux, tout le monde est concentré, puis « Eugen, qu’est-ce qui ne va pas ? Que proposes-tu ? » Après un temps d’observation et de réflexion, il répond avec bienveillance, il ne donne pas mille conseils, il en donne un ou deux, ceux qui rassurent, ceux qui vont changer, qui vont faire progresser dans sa conception du paysage. Et le soir venu, on est tous tiraillés entre la fatigue qui demande d’arrêter et la volonté de poursuivre. Ce soir, de retour chez moi, je vais en faire un peu … mais l’arrivée au logis, la fatigue a eu quelque fois le dessus, sinon les pinceaux entraient de nouveau en action.
De plus, pour me mettre en condition, j’écoutais pendant le trajet des podcasts sur l’aquarelle : Turner bien sûr et notamment la lumière et la couleur (théorie de Goethe), mais aussi Cézanne et sa série d’aquarelles de la Sainte Victoire.
L’atelier terminé, on quitte à regret des gens avec qui on s’entendait bien, avec qui on avait des discussions techniques intéressantes.
J’ai deux certitudes :
– la première, nos routes se croiseront à nouveau et ce sera du plaisir.
– La deuxième, retenez bien le nom d’Eugen Chisnicean, il est appelé à la notoriété.
Il ne faut pas oublier de remercier SLO pour son organisation au top, une gestion des lieux parfaite, le café pour l’accueil et un petit plus et puis une bonne humeur, une disponibilité et une gentillesse exceptionnelles. Grand merci.
Et un très grand merci à Eugen Chisnicean pour tout ce qu’il nous a donné, une parcelle de son talent. »
Gil Achard
Merci beaucoup à lui et à tous les stagiaires.
L’artiste et son groupe
Les démos